Coronavirus, fermeture des frontières, et impact sur les écoles de langue au Japon

L’épidémie de coronavirus qui sévit depuis maintenant plusieurs mois, a considérablement modifié les habitudes de vie, et impacté le paysage économique japonais.
Si toutes les industries ont été plus ou moins touchées par cette crise, le secteur du tourisme vit actuellement une période compliqué, avec notamment une baisse de 99,9% des visiteurs étrangers au Japon depuis le mois d’avril dernier.

 

La fermeture totale des frontières japonaises a logiquement affecté les écoles de japonais, qui ne peuvent plus accueillir de nouveaux étudiants depuis avril 2020.
Beaucoup d’informations restent encore contradictoires sur internet, et il est difficile de pouvoir faire le tri entre les suppositions et les prévisions d’un côté, et les faits objectifs et établis de l’autre.

 

Dokodemo vous propose ainsi de faire le point sur la situation actuelle, et ce qu’elle implique concrètement au 22 juillet 2020, date d’écriture de cet article.

 

 
 

La fermeture des frontières

 

Depuis le 3 avril dernier, le gouvernement japonais a officiellement annoncé la fermeture des frontières japonaises à la quasi-totalité de l’Europe (aujourd’hui cette interdiction concerne 146 pays dans le monde), pour tous les voyageurs y ayant séjourné dans les 14 jours précédents une arrivée au Japon.

 

Liste des pays concernés : https://www.mofa.go.jp/ca/fna/page4e_001053.html

 

Cette interdiction vise bien entendu le tourisme, mais touche également les résidents étrangers au Japon (possesseurs d’un visa de travail, visa étudiant, visa business, visa culturel, etc….).

 

Ce dernier point fait bien entendu débat à l’international, le Japon étant le seul pays du G7 à ne pas autoriser ses propres résidents étrangers à rentrer dans leur pays d’accueil. Le fait que des résidents soient considérés selon les mêmes critères qu’un touriste au Japon, a fait l’objet de nombreuses controverses, que ce soit dans la presse japonaise, ou même internationale.
Si les négociations tendent à progresser avec l’intervention des différents corps diplomatiques, elles restent toutefois longues et fastidieuses. Face aux différentes pressions, il est toutefois probable que le gouvernement japonais soit amené à communiquer prochainement sur cette situation qui est à l’origine de situation parfois douloureuses, à la fois pour des résidents bloqués à l’étranger (et qui ne peuvent donc pas retrouver leur vie au Japon), tout comme pour ceux contraints de rester sur le territoire japonais, et ne pouvant donc visiter leur famille sous peine de se retrouver bloqués pour une durée indéterminée.

 

Autrement dit, et pour faire simple, seuls les possesseurs d’un passeport japonais sont autorisés à rentrer sur le territoire japonais.

 
 

Les exceptions

 

 

Les possesseurs d’un visa longue durée, et qui ont quitté le territoire japonais avant la fermeture des frontières, sont possiblement autorisés à revenir au Japon dans les cas suivants :

– Funérailles d’un membre de la famille

 

– Visite à un proche dans un état critique engageant un pronostic vital médicalement établi

 

– Opération chirurgicale urgente à l’étranger

 

– Convocation judiciaire à l’étranger

 

– Vous avez passé 14 jours dans un pays qui ne fait pas partie de la liste des 146 pays interdits de séjour

 

Si il est recommandé de contacter l’ambassade ou le consulat de France pour connaître directement leur avis sur un cas personnel de ce type, il faut savoir qu’aucune institution n’est légalement en mesure de vous assurer à 100% que votre situation pourra constituer une exception pour rentrer au Japon (même si vous contactez l’immigration japonaise par téléphone)
Autrement dit, si vous pensez rentrer dans l’une de ces conditions, seuls les services d’immigration sur place à l’aéroport au Japon pourront trancher définitivement sur la possibilité ou d’être accepté sur le territoire (avec donc le risque d’un refus impliquant un retour dans le pays de provenance).

 
 

Les écoles de langue au Japon

 

 

Depuis la fermeture des frontières, les écoles de langue n’ont malheureusement pas pu accueillir de nouveaux étudiants.
Certaines écoles ont pris la décision de fermer dès le mois de février pour assurer des mesures préventives. La totalité des établissements ont toutefois été bien entendu dans l’obligation de fermer dès l’annonce officiel de l’état d’urgence.

 

L’adaptation a été particulièrement fastidieuse pour beaucoup d’écoles, qui ont malgré tout tenté de mettre en place des cours à distance. La quasi majorité des établissement proposent toutefois de rattraper certaines heures de cours qui n’ont pas pu être dispensées durant la crise.

 

Si la situation est presque revenue à la normale, toutes les écoles restent cependant vigilantes sur l’évolution de la situation actuelle, et ont suivis les instructions du gouvernement japonais sur les mesures sanitaires à prendre dans le cadre des cours.

 

L’examen du JLPT qui devait avoir lieu le 5 juillet dernier n’a malheureusement pas pu avoir lieu à l’échelle nationale. Aucune décision n’a encore été prise à ce jour concernant l’examen du 6 décembre 2020.

 
 

Les étudiants qui n’ont pas pu rejoindre le territoire japonais

 

 

Tous les étudiants en working holiday, ou en touriste ont eu le choix d’un remboursement intégral, ou d’un avoir sur leur prochain séjour (à utiliser après la réouverture des frontières au Japon).

 

Pour les possesseurs de visa étudiant ne souhaitant pas annuler leur séjour, il sera possible d’utiliser leur visa pour rejoindre le Japon dès la fin des restrictions d’entrée sur le territoire japonais.
L’immigration japonaise a en effet récemment officialisé la prolongation de tous les COE émis en avril 2020, et ce jusqu’à avril 2021. Autrement dit, les étudiants inscrits pour avril 2020 pourront automatiquement revenir sur le territoire japonais jusqu’à l’année prochaine.

 

Les demandeurs d’un visa étudiant pour la session de juillet 2020 ont pu recevoir une réponse de la part de l’immigration japonaise, mais devront toutefois attendre la réouverture pour se voir expédier le COE officiel (document leur permettant de retirer leur visa auprès de leur ambassade ou consulat du Japon).

 
 

Est-il encore possible de faire la demande d’un visa étudiant ?

 

 

Si actuellement le Japon ne délivre plus aucun visa jusqu’à nouvel ordre, il reste en revanche toujours possible d’engager une procédure de demande d’un visa étudiant auprès des services d’immigration japonais.

 

Les démarches restent inchangées, et toute la procédure suit son cours habituel sans modification particulière. En revanche, même en cas d’acceptation de la demande de visa, le COE (certificate of elegibility) ne pourra être envoyé au domicile de l’étudiant qu’une fois les frontières officiellement ouvertes (le règlement des frais de scolarité est également reporté au même moment).

 

Pour résumer les deux idées principales :

 

– l’étudiant n’est pas dans l’obligation de régler ses frais de scolarité avant l’ouverture des frontières

 

– quelle que soit la durée des restrictions d’entrée sur le territoire japonais, la demande de visa n’est pas annulée, mais seulement reportée

 
 

Et la suite ?

 

 

Bien malin qui pourra prédire la suite des évènements tant la situation actuelle reste volatile, et dont les intérêts diplomatiques et les enjeux dépassent de loin le seul cadre du tourisme ou des études au Japon.

 

Nous pourrions très bien y aller de nos propres hypothèses personnelles, ou encore de nos prévisions, mais elles resteraient dans tous les cas infondées.

 

Voici toutefois une synthèse les informations qui proviennent directement du gouvernement japonais (sous réserve bien entendu d’une évolution de la situation):

 

– un premier pas vers plus de flexibilité concernera en premier lieu les résidents étrangers au Japon (possédant donc déjà un visa de longue durée actif avant la fermeture des frontières)

 

l’ouverture se fera ensuite progressivement, d’abord pour les étudiants, travailleurs et businessman, et en tout dernier lieu pour les touristes et associé (probablement les PVT ?)

 

– au vu des dernières déclarations du ministre des affaires étrangères japonais, tout porte à croire que la réouverture concernera dans un premier temps les pays d’Asie du sud-est dont la situation sanitaire est maitrisée, et le reste du monde dans un second temps

 

Toutes les institutions restent donc dépendantes des déclarations du gouvernement japonais qui sont pour le moment peu nombreuses, et manquent naturellement de précisions.

 

En attendant, il est recommandé de s’en tenir aux informations officielles sur le fil de mis à jour gouvernemental : https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/conseils-aux-voyageurs/conseils-par-pays-destination/japon/

 

Nous espérons que de nouvelles informations nous parviendrons prochainement, auquel cas nous ne manquerons bien entendu pas de les relayer également.

 

Toute l’équipe de Dokodemo

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